Visite officielle

Guy Ryder en Amérique latine: nous avons besoin de plus d’emplois de meilleure qualité

Guy Ryder, Directeur général de l’OIT, a souligné la nécessité de convertir l’emploi informel en emplois décents ancrés dans le secteur formel. Il s’exprimait au cours de sa visite en Amérique latine, à Buenos Aires et à Lima.

Actualité | 30 janvier 2013
BUENOS AIRES (OIT Info) – Le Directeur général de l’Organisation internationale du Travail (OIT), Guy Ryder, a souligné que l’Amérique latine devait donner la priorité à la création d’un plus grand nombre d’emplois tout en améliorant la qualité de ceux qui appartiennent à un secteur informel omniprésent.

«Nous devons poursuivre les politiques centrées sur la création d’emplois», a-t-il déclaré à l’issue de discussions à Buenos Aires avec la Présidente argentine, Cristina Fernández de Kirchner.

Si l’Amérique latine a fait preuve d’une remarquable résistance avec le recul des niveaux de chômage, elle ne doit pas baisser la garde car la crise pourrait encore faire des dégâts. La région est confrontée à un immense défi, celui d’améliorer la qualité des emplois qui existent déjà, ajoute M. Ryder.

Les chiffres de l’OIT montrent qu’en Amérique latine 47 pour cent de l’emploi non agricole se trouvent dans le secteur informel. En Argentine, le chiffre est estimé à 35 pour cent.

«La formalisation du travail informel est un enjeu d’actualité et une responsabilité que partagent les gouvernements, les travailleurs et les employeurs», souligne M. Ryder.

L’économie informelle est la principale source d’emploi dans beaucoup de pays en développement où elle permet à des millions de personnes d’échapper à l’extrême pauvreté. Mais leur travail est souvent mal rémunéré, sans sécurité de l’emploi ni prestations sociales.

M. Ryder a indiqué avoir discuté avec la Présidente argentine de la nécessité de placer la création d’emplois en tête de l’agenda des discussions du G20.

Il a reconnu que la situation de l’Amérique latine était bien loin de celle que connaissent les pays européens frappés par la crise, comme l’Espagne où «un jeune a plus de probabilité d’être au chômage que d’avoir un emploi».

Il a salué l’engagement de l’Argentine en faveur de l’emploi et de l’inclusion sociale, soulignant qu’en dépit du ralentissement de la croissance en Amérique latine «l’atmosphère restait beaucoup plus positive que dans d’autres régions frappées par la crise».

Le Directeur général de l’OIT s’est entretenu avec le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Carlos Tomada, avec les dirigeants des quatre principaux syndicats et des dirigeants d’entreprise.