DE NOUVELLES FORMULES POUR LA SÉCURITÉ CHIMIQUE

Date de parution: 20 décembre 2005 |

A l’approche du vingtième anniversaire de la catastrophe de Bhopal, qui a coûté la vie à plus de 20 000 personnes, l’Organisation internationale du Travail estime que, sur les deux millions de décès d’origine professionnelle enregistrés chaque année dans le monde, près d’un quart (439 999 exactement) sont causés par des produits chimiques. (Aujourd’hui, 28 avril, Journée mondiale pour la sécurité et la santé au travail,) la télévision de l’OIT présente un reportage sur les mesures qui ont été prises suite à la catastrophe de Bhopal pour améliorer les conditions de sécurité dans les entreprises.

En décembre 1984, se produisait à Bhopal, en Inde, la plus grande catastrophe industrielle de l’Histoire. Un nuage de gaz toxiques échappés d’une usine de pesticides se répandait sur la ville causant la mort de milliers de personnes. Vingt ans après, les habitants de Bhopal souffrent toujours des conséquences de cette tragédie.

Chaque année, de nouvelles substances chimiques arrivent sur le marché et passent d’un pays à l’autre. Afin de pouvoir connaître rapidement les risques liés au produit transporté, on appose à l’arrière des camions des pictogrammes que n’importe qui devrait pouvoir interpréter en cas d’accident de la circulation. Le problème était, jusqu’à présent, qu’il n’existait aucun système international unique de classification et d’étiquetage des substances chimiques.

Cette entreprise suisse, qui produit des composants pour l’industrie des parfums, utilise 2 500 produits chimiques différents provenant du monde entier… Pour s’assurer que les produits ont été étiquetés correctement, les employés analysent un échantillon de chaque lot reçu.

Dr Raymond Calame, Vice-président de Givaudan chargé des questions de sécurité et d’environnement

La plupart des produits en provenance d’Europe sont étiquetés selon le système établi par l’Union européenne. Les produits américains sont étiquetés différemment, mais on comprend. Par contre, certains pays n’ont pas de véritable système d’étiquetage pour leurs produits.

A une époque, on avait même des symboles différents selon le mode de transport de la marchandise: camion, train, bateau ou avion.

Mais on dispose dorénavant d’un nouveau système harmonisé de classification et d’étiquetage des produits chimiques, mis au point par les Nations Unies avec la collaboration de l’Organisation internationale du Travail. La création de ce système unique à l’échelle mondiale est l’aboutissement de plusieurs conventions internationales adoptées au cours des années quatre-vingt-dix en réaction à la catastrophe de Bhopal.

Dr Jukka Takala, Directeur du Programme SafeWork du BIT

On entend souvent dire que, «en matière de sécurité, les réglementations s’écrivent avec du sang» et c’est vrai: on attend toujours qu’il y ait un accident pour agir, pour prendre au sérieux les méthodes de prévention. C’est exactement ce qui s’est passé avec la catastrophe de Bhopal.

Ces symboles ont été conçus de façon à être compris facilement par n’importe qui. Partout dans le monde, les travailleurs de l’industrie chimique utilisent désormais les fiches internationales de sécurité chimique, mises au point par l’OIT et d’autres institutions des Nations Unies. Ces fiches fournissent des données importantes sur les différentes substances chimiques dangereuses. Elles ont été traduites dans une vingtaine de langues et sont disponibles sur Internet, où elles sont consultées environ un million de fois par mois.

Les produits chimiques quittant cette usine sont expédiés dans le monde entier. Grâce au nouveau système international d’étiquetage, tous les produits chimiques destinés à l’industrie et à l’usage domestique doivent désormais comporter sur leur emballage une information accessible à tous qui permette de limiter les risques d’accident. C’est en tout cas l’objectif de l’OIT.