TRAFIC D’ENFANTS EN THAILANDE

Date de parution: 20 décembre 2005 |

Une récente réunion de l’OIT à Manille a mentionné le nombre croissant de rapports sur le trafic d’enfants, les réseaux organisés et la demande accrue en jeunes enfants par le commerce du sexe à travers l’Asie. Mais certaines personnes attaquent de front la maltraitance des enfants, comme l’explique Miguel Schapira de la Télévision de l’OIT.

La vie nocturne en Thaïlande incite à sortir beaucoup d’hommes comme Amaleem. Mais tandis que d’autres ne cherchent qu’à s’offrir du bon temps, lui est à l’affût du trafic d’enfants engagés de force dans la fameuse industrie thaïlandaise du sexe. Pas moins de 800 000 filles de moins de 18 ans sont probablement contraintes à la prostitution et traitées en esclaves.

Amaleem Plengrusme, Directeur du Community Theatre Group

J’aime la Thaïlande. Je ne veux pas voir d’enfants dans le commerce du sexe. Je ne veux pas voir d’étrangers venir en Thaïlande abuser d’enfants. Et je veux faire quelque chose parce que c’est mon pays natal.

Amaleem dirige le Projet du Community Theatre. C’est grâce à l’aide financière de l’OIT que cette troupe de jeunes artistes traverse les lointaines collines du nord de la Thaïlande. Ce soir ils sont à Mae Sai, une ville proche de la frontière avec le Myanmar. En mêlant les arts traditionnels et la narration dramatique, ils adressent un avertissement aux innocentes petites villageoises qui pourraient être tentées par des offres de travail et la promesse d’une vie meilleure dans la grande ville.

Ces promesses ne connaissent pas de frontière. Un nombre croissant d’enfants venus du Laos, de Chine et du Myanmar sont introduits en Thaïlande pour y être prostitués, y mendier et y exercer d’autres formes de travail que l’OIT a qualifiées de “ pires formes de travail des enfants ”.

Miguel Schapira, Télévision de l’OIT

Pour beaucoup de gens, ce pont sur la frontière entre la Thaïlande et le Myanmar constitue un passage vers une vie meilleure, l’espoir de trouver un travail décent. Mais pour beaucoup, y compris les enfants destinés à la prostitution, ce pont est la porte de l’enfer.

Il n’est pas facile de trouver la sortie de l’enfer, mais le Programme international de l’OIT destiné à éliminer de travail des enfants, l’IPEC, a mis sur pied un programme pour lutter contre le travail des enfants dans la Grande Région du Mékong qui donne un nouveau sens à la vie des enfants délivrés.

Prungchit Phanawathanawong, Coordinateur OIT/IPEC

Pour Amaleem, ce renversement de tendance signifie une reprise à zéro du projet et un retour dans les collines pour mener à bien son combat continuel afin de sauver les enfants.