Notre impact, leur histoire
Une vie plus écologique, plus prometteuse, grâce aux champignons
L’un des principaux thèmes du Sommet Action Climat des Nations Unies (23 septembre) traitera des conséquences économiques et sociales de la transition vers une économie plus durable. Sans planification pour une transition juste, des millions de moyens d’existence – en particulier ceux des travailleurs pauvres et vulnérables – seront menacés. Mais, au Bangladesh, un projet de l’OIT a montré qu’en adoptant les bonnes politiques on pouvait protéger l’environnement, améliorer la vie des travailleurs et promouvoir une économie verte.
Quand Fatema a atteint l’âge de 15 ans, sa mère lui a appris à utiliser une machine à coudre et à confectionner des robes. Mais, en raison de son état de santé, elle avait du mal à rester assise ou debout trop longtemps (ou à marcher), il lui fallait donc du temps pour terminer un vêtement. La couture ne lui rapportait qu’entre 1 000 et 1 500 Taka par mois (entre 11 et 17 dollars).
Quand Fatema a entendu parler de la formation sur la culture des champignons proposée par la fondation Access Bangladesh, elle a été intriguée. Il ne fallait qu’un investissement minime et elle pouvait gérer les contraintes physiques.
La formation faisait partie du projet Des compétences pour l’emploi et la productivité – Bangladesh (B-SEP), une initiative du gouvernement bangladais, financée par le Canada et mise en œuvre par l’OIT. Le projet fonctionnait avec des partenaires locaux pour aider les entrepreneurs à créer des emplois verts grâce à une formation technique et commerciale, associée à un capital de départ et à une aide sur le plan marketing. Un accent tout particulier était mis sur les catégories les plus défavorisées, notamment les personnes handicapées et les pauvres.
Les emplois verts revêtent une importance toute particulière au Bangladesh qui, en raison de la faible altitude de son territoire, figure parmi les nations les plus vulnérables au changement climatique et environnemental. Actuellement, le pays se classe 173e sur 180 selon l’Indice mondial de performance environnementale, mis au point par les universités de Yale et Columbia, qui note la performance environnementale des politiques nationales.
Renforcer la promotion des emplois verts n’est pas un choix mais une nécessité pour le Bangladesh; c’est complémentaire de l’engagement stratégique du gouvernement en faveur de l’économie verte et de l’adaptation au changement climatique.»
Tuomo Poutiainen, Directeur du Bureau de pays de l’OIT pour le Bangladesh
Le projet a créé des formations dans six métiers: la production de champignons, l’écotourisme, la production d’aliments et d’engrais bio, la collecte et le tri des déchets, et le négoce des déchets non organiques. Il a par ailleurs favorisé le développement de coopératives et de par tenariats, y compris l’amélioration des liens avec les commerces de détail afin d’accroître la demande de champignons.
A ce jour, l’activité de soutien aux entrepreneurs pour la création d’emplois verts du projet a bénéficié à quelque 580 personnes, dont plus de la moitié sont des femmes.
Pendant les trois mois de cours sur la culture des champignons, Fatema a appris quels étaient les bénéfices économiques et nutritionnels de la production de champignons et comment faire tourner une entreprise.
Après avoir terminé la formation, on lui a fourni du mycélium – la base pour la production de champignons – et 15 000 Taka (177 dollars) pour construire une serre à champignons. Access Bangladesh, l’un des partenaires locaux du projet, gère une coopérative qui cultive et distribue le mycélium, ramasse les récoltes et les vend sur les marchés de Dhaka.
Fatema a aujourd’hui 20 ans et continue de gagner sa vie grâce à la couture et, avec ce que rapporte la culture de champignons, elle dispose d’un revenu mensuel moyen de 7 000 Taka (82 dollars) – plus de quatre fois ce qu’elle gagnait auparavant.
En raison de sa santé, elle reste dépendante des membres de sa famille mais le fait de disposer de compétences et d’un revenu propre signifie que, pour la première fois, elle se sent un membre à part entière du foyer.
Je me bats depuis l’enfance. Mais je remercie le projet B-SEP de m’avoir encouragée à faire pousser des champignons pour devenir autosuffisante.»
Fatema
D’autres informations concernant le Sommet Action Climat sont consultables ici.