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Demande directe (CEACR) - adoptée 2011, publiée 101ème session CIT (2012)

Convention (n° 122) sur la politique de l'emploi, 1964 - Jamaïque (Ratification: 1975)

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Articles 1 et 2 de la convention. Application d’une politique active de l’emploi. La commission prend note du rapport du gouvernement reçu en septembre 2011 et des informations détaillées qu’il contient en réponse à sa précédente demande directe. La commission prend également note de la version finale du Document de présentation du concept de politique nationale de l’emploi fournie par le gouvernement et qui indique que sa prochaine Politique nationale de l’emploi, dont la version définitive sera publiée en 2013, aura pour but de concrétiser les conclusions du Plan de développement national de la Jamaïque (Vision 2030), à savoir permettre à la Jamaïque d’atteindre le statut de pays développé d’ici à 2030. Le gouvernement indique que l’impact soutenu de la récession mondiale a entraîné une baisse de l’emploi et que le taux de chômage est passé de 11,4 pour cent en 2009 à 12,4 pour cent en 2010. En conséquence, la Politique nationale de l’emploi poursuit plusieurs objectifs consistant notamment à développer une main-d’œuvre qualifiée, à surmonter à la fois le chômage et le sous-emploi, à assurer aux travailleurs une protection sociale efficace et à promouvoir le travail décent. Le gouvernement indique en outre que les entreprises ont des difficultés à survivre, en particulier dans le contexte actuel de la crise. Ainsi, la production a régressé de 10,3 pour cent en 2010 par rapport à 2009, et le pouvoir d’achat des Jamaïcains a diminué. Le taux annuel de la productivité du travail a lui aussi connu une baisse constante, à un rythme moyen de 0,6 pour cent pendant la période 2005-2010. La commission note que le gouvernement a réagi à ces problèmes par le biais de plusieurs mesures structurelles destinées à améliorer le climat des affaires, notamment par des taux d’intérêt et d’inflation faibles ainsi qu’en réduisant les coûts de production afin de favoriser la compétitivité des entreprises. Il a également réformé l’offre de services du secteur public, ce qui l’a amené à mettre en œuvre diverses mesures d’incitation fiscale destinées à stimuler l’économie et à favoriser la croissance de l’emploi. La commission invite le gouvernement à indiquer comment les mesures actuellement mises en œuvre ainsi que la future Politique nationale de l’emploi ont permis ou permettront de réduire le chômage et de susciter un climat économique propice aux affaires, en particulier dans les secteurs qui ont été affectés par la récession.
Mesures actives du marché du travail. La commission prend note que le Système d’information du marché de l’emploi a été amélioré grâce à la mise en valeur du site Internet de l’Agence nationale de l’emploi; le nombre des offres d’emploi et des demandeurs d’emploi a été augmenté et une banque de qualifications a été ajoutée afin de réduire l’inadéquation entre l’offre et la demande, permettant ainsi à un plus grand nombre de demandeurs d’emploi de trouver un emploi après avoir consulté la base de données officielle. Le gouvernement indique aussi que sa future Politique nationale de l’emploi s’efforcera d’assurer une source fiable d’informations sur le marché de l’emploi en accroissant les possibilités pour les demandeurs d’emploi d’accéder aux offres d’emploi, en facilitant l’accès des décideurs, des concepteurs de programmes, des conseillers de carrière, des employeurs et des investisseurs à une base de données de travailleurs qualifiés ainsi qu’en mettant en œuvre une approche volontariste et anticipatrice de l’évolution du marché de l’emploi. La commission invite le gouvernement à fournir, dans son prochain rapport, d’autres exemples s’agissant des résultats des mesures mises en œuvre afin d’améliorer l’accès des demandeurs d’emploi à l’information et d’assurer l’équilibre entre l’offre et la demande d’emploi.
Mesures spéciales concernant les jeunes et les femmes. La commission note que le chômage des jeunes a augmenté, passant de 27,1 pour cent en 2009 à 30,8 pour cent en 2010. A cet égard, le gouvernement indique que la promotion de l’emploi des jeunes est une préoccupation majeure des décideurs politiques, et que 566 jeunes se sont inscrits au projet spécial pour l’emploi et la formation des jeunes en 2010-11. Sur la même période, 191 jeunes ont reçu une offre d’emploi, tandis que 98 ont obtenu un diplôme du HEART Trust NTA, 289 ont passé leur test d’aptitude en mathématiques et en anglais et que 153 ont été envoyés à la Fondation jamaïcaine pour l’apprentissage tout au long de la vie afin d’améliorer leurs aptitudes à la lecture, à l’écriture et au calcul. Le gouvernement indique en outre que la formation et l’emploi des jeunes se sont maintenus à un niveau constant en dépit de l’incidence de la crise. Les femmes sont victimes de préjugés sexistes au travail étant donné que, en 2010, elles ne gagnaient que 88 pour cent du salaire moyen des hommes. D’après l’enquête sur la population active de 2010, le taux moyen de participation des femmes était de 54,8 pour cent contre 70,4 pour cent pour les hommes. Le gouvernement évoque aussi un des résultats attendus de la prochaine Politique nationale de l’emploi qui est d’augmenter à la fois l’emploi et la rémunération moyenne des femmes. La commission invite le gouvernement à fournir dans son prochain rapport de plus amples informations ainsi que des données d’évaluation sur l’impact des mesures adoptées pour répondre aux besoins des jeunes travailleurs et travailleuses en matière d’emploi.
Mesures spéciales pour les personnes handicapées. Le gouvernement indique que, même si leur situation s’est améliorée au cours des vingt dernières années, les personnes handicapées sont toujours victimes de discrimination au travail, comme l’a révélé l’enquête nationale sur les attitudes du public envers les personnes atteintes de handicap intellectuel. La commission note que les facteurs d’exclusion sont, entre autres, une éducation insuffisante, des lieux de travail inaccessibles et un manque d’expérience par rapport au reste de la population active. Le gouvernement explique aussi que ces carences empêchent la plupart des personnes handicapées de trouver un emploi rémunérateur. En conséquence, le Conseil jamaïcain pour les personnes handicapées (JCPD) continue de les aider à obtenir des qualifications valorisantes par le biais de divers instituts de niveau tertiaire. Soixante et un séminaires et 97 séances de sensibilisation au handicap ont été organisés en 2010-11, 274 personnes handicapées ont obtenu des bourses d’autoassistance, 266 ont reçu une aide par le biais du Fonds d’autonomisation économique (EEG) et 62 enfants ont été placés dans des écoles spéciales. Le gouvernement explique en outre que, comme les autres catégories de travailleurs, les personnes handicapées sont également affectées par la crise économique, qui freine quelque peu leur intégration. La commission invite le gouvernement à continuer de communiquer des informations sur l’impact des mesures prises pour améliorer l’employabilité des personnes handicapées.
Consultation des partenaires sociaux. La commission note que le cadre institutionnel de la prochaine Politique nationale de l’emploi a été élaboré en 2010 en concertation étroite avec les partenaires sociaux. Le gouvernement indique que la Politique nationale de l’emploi intègre certains aspects de l’Agenda du travail décent, qui consistent notamment à promouvoir le dialogue social par la participation des acteurs tripartites afin de réduire les conflits du travail et d’accroître la productivité. La commission note en outre que la responsabilité de la mise en œuvre de la Politique nationale de l’emploi incombe au premier chef au ministère du Travail et de la Sécurité sociale (MLSS). De concert avec diverses parties prenantes, dont d’autres ministères, des organisations non gouvernementales et des organismes clés du secteur privé, le MLSS sera chargé d’élaborer des stratégies, de définir des objectifs et des indicateurs par le biais d’une série de consultations et d’ateliers bimensuels qui se tiendront de juillet 2011 à juin 2013. Un comité technique de la politique nationale de l’emploi, composé de représentants des ministères d’exécution, d’organisations syndicales, d’institutions gouvernementales et d’organismes du secteur privé, doit également être constitué afin d’orienter le processus politique. La commission souhaiterait recevoir des exemples de mesures prises à la suite de la consultation des partenaires sociaux, notamment dans le cadre de sa future Politique nationale de l’emploi.
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