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Suites données aux recommandations du comité et du Conseil d’administration
Suites données aux recommandations du comité et du Conseil d’administration- 36. Le présent cas, dans lequel les organisations plaignantes allèguent
que la loi sur les services essentiels dans la fonction publique et la loi portant
modification de la loi sur les syndicats en vigueur dans la province de la Saskatchewan
empêchent les travailleurs d’exercer leur droit fondamental à la liberté syndicale en
limitant leurs possibilités de s’affilier à des syndicats, d’entreprendre librement des
négociations collectives et d’exercer leur droit de grève, a été examiné pour la
dernière fois par le comité à sa réunion de mars 2013. [Voir 367e rapport,
paragr. 28-44.] A cette occasion, le comité a prié le gouvernement de le tenir informé
de la décision de la cour d’appel concernant le recours formé par ce dernier contre la
décision de la Cour du banc de la reine frappant d’inconstitutionnalité la loi sur les
services essentiels dans la fonction publique et le recours formé par les syndicats
concernant les conclusions de la cour sur la constitutionnalité de la loi portant
modification de la loi sur les syndicats. Le comité a également prié le gouvernement de
veiller à ce que le gouvernement provincial prenne des mesures concrètes pour
réexaminer, en pleine consultation avec les partenaires sociaux concernés, la loi sur
les services essentiels dans la fonction publique et la loi portant modification de la
loi sur les syndicats en vue de les modifier conformément à ses recommandations
antérieures. Enfin, il a prié le gouvernement et les organisations plaignantes de lui
donner des informations sur toute procédure judiciaire intentée à cet égard pour
pratiques de travail déloyales, ainsi que sur l’issue de ces procédures.
- 37. Dans une communication en date du 20 septembre 2013 présentée par le
gouvernement canadien, le gouvernement provincial déclare que, depuis la dernière
communication du gouvernement, la Cour d’appel de la Saskatchewan a entendu les
arguments des parties et a rendu une décision le 26 avril 2013, prise à l’unanimité par
les cinq juges de la cour d’appel, qui ont estimé que la loi sur les services essentiels
dans la fonction publique et la loi portant modification de la loi sur les syndicats
étaient conformes à la Constitution. Il ajoute que, depuis la décision de la cour, la
Fédération du travail de la Saskatchewan a demandé l’autorisation de faire appel auprès
de la Cour suprême du Canada. Au moment de la rédaction, la requête n’avait pas encore
été examinée.
- 38. Le gouvernement provincial indique également qu’il a publié le 2 mai
2013 un document de consultation contenant des informations sur des questions relatives
à l’emploi et aux relations professionnelles et dans lequel il demandait des
commentaires et des conseils concernant la modification des 12 textes de loi, dont est
chargé le ministère des Relations professionnelles et de la Sécurité au travail. Le
gouvernement précise que ce document ne constituait pas une liste exhaustive de
questions, mais servait plutôt de point de départ à un dialogue entre les parties
intéressées. La décision d’entreprendre cette révision importante de la législation
reposait sur l’idée selon laquelle le gouvernement a la responsabilité de veiller à ce
que ces lois restent actuelles et répondent aux besoins des habitants de la province.
Certains de ces 12 textes n’avaient pas été révisés quant au fond depuis le début des
années quatre-vingt-dix, voire depuis les années cinquante. En conséquence, ces lois
sont tombées en désuétude et ne reflètent pas les conditions de travail actuelles. Le
gouvernement déclare que son objectif était de moderniser et de simplifier la
législation de façon à ce qu’elle devienne plus facile à appliquer et à comprendre; de
supprimer les incohérences; de dissiper les ambiguïtés et de préciser quelles
dispositions s’appliquent dans des cas particuliers. Dans le cadre de ces consultations,
le gouvernement a sollicité les contributions de divers syndicats et employeurs, ainsi
que de la population en général.
- 39. Le gouvernement souligne en outre que cette première série de
consultations s’est étalée sur une période de quatre-vingt-dix jours, du 2 mai au
31 juillet 2012. Au cours de cette période, le gouvernement a reçu plus de
3 800 contributions des parties intéressées. Selon le gouvernement, il s’agissait d’une
augmentation considérable de la participation des parties prenantes et de la population
en général à l’élaboration de la législation relative aux relations professionnelles et
à l’emploi. Ces consultations ont abouti à la présentation de la loi sur l’emploi de la
Saskatchewan (projet de loi no 85) le 4 décembre 2012. A la suite de la présentation du
projet de loi no 85, le gouvernement a entamé un nouveau cycle de consultations, qui
s’est achevé le 1er mars 2013. Ces consultations ont donné lieu à 243 contributions
supplémentaires qui ont éclairé le gouvernement sur les conséquences indésirables que
pourrait avoir la législation.
- 40. Le gouvernement indique également que, outre ces deux cycles de
consultations, des discussions supplémentaires ont été menées avec les parties prenantes
par l’intermédiaire du comité consultatif du ministre des Relations professionnelles et
de la Sécurité au travail, qui est composé de représentants des employeurs, des
travailleurs syndiqués et de l’intérêt public. Entre le 2 mai 2012 et le 10 avril 2013,
le comité s’est entretenu avec le ministre et des responsables gouvernementaux à
19 reprises au sujet de la législation en vigueur et des propositions de lois. Le
gouvernement ajoute qu’il a présenté 28 amendements au projet de loi no 85 compte tenu
des contributions reçues au cours du deuxième cycle de consultations et du dialogue
continu avec le comité consultatif du ministre. Il déclare qu’une législation juste à
l’égard des employés, des employeurs et des syndicats en a découlé. Le gouvernement
estime que ce processus de consultation a largement permis à toutes les parties
prenantes d’apporter leurs contributions, ce qui, selon lui, a abouti à une législation
juste et équitable.
- 41. Le comité prend note des informations communiquées par le
gouvernement, ainsi que de la décision de la cour de la Saskatchewan concernant les
questions soulevées dans le présent cas. Il prend également note de l’indication du
gouvernement selon laquelle la Fédération du travail de la Saskatchewan a demandé
l’autorisation de faire appel auprès de la Cour suprême du Canada de la décision rendue
par la Cour d’appel de la Saskatchewan en date du 26 avril 2013, qui avait estimé que la
loi sur les services essentiels dans la fonction publique et la loi portant modification
de la loi syndicale étaient conformes à la Constitution. Le comité croit comprendre que
la Fédération du travail de la Saskatchewan a obtenu l’autorisation de faire appel et
prie le gouvernement de le tenir informé de la décision de la Cour suprême du Canada à
cet égard et de toute mesure prise en conséquence, et de prendre en compte ses
recommandations concernant les modifications à apporter aux lois concernées.
- 42. Dans le même temps, le comité note également que le gouvernement a
indiqué que des consultations approfondies avaient été menées avec les partenaires
sociaux concernés durant la révision des 12 textes de loi dont est chargé le ministère
des Relations professionnelles et de la Sécurité au travail et que la décision
d’entreprendre cette révision reposait sur l’idée selon laquelle le gouvernement a la
responsabilité de veiller à ce que ces lois restent actuelles et répondent aux besoins
des habitants de la province. Tout en prenant dûment note de la vaste révision de la
législation relative au travail, le comité observe que, selon le projet fourni, ni la
loi sur les services essentiels dans la fonction publique ni la loi portant modification
de la loi sur les syndicats n’ont été modifiées conformément aux recommandations qu’il
avait formulées à sa réunion de mars 2010. [Voir 356e rapport, paragr. 384.] En
conséquence, le comité prie à nouveau le gouvernement de veiller à ce que le
gouvernement provincial prenne des mesures concrètes pour réexaminer, en pleine
consultation avec les partenaires sociaux concernés, la loi sur les services essentiels
dans la fonction publique et la loi portant modification de la loi sur les syndicats en
vue de les modifier conformément à ses précédentes recommandations.
- 43. N’ayant reçu aucune information eu égard à sa recommandation
d’établir des mécanismes d’appel adéquats concernant les allégations des organisations
plaignantes selon lesquelles un très grand nombre d’employés travaillant dans les
services essentiels ont été unilatéralement désignés comme étant des «travailleurs
essentiels», le comité prie à nouveau instamment le gouvernement de veiller à ce que le
gouvernement provincial prenne des mesures appropriées, y compris en établissant des
mécanismes d’appel adéquats qui aient la confiance des parties concernées, pour limiter
la désignation des travailleurs considérés comme «essentiels» au strict minimum
nécessaire au maintien des services essentiels en cas d’arrêt de travail, notamment en
ce qui concerne les responsables syndicaux, afin de garantir que les services minima ne
soient pas étendus au point de rendre les grèves inopérantes. Le comité prie également
une nouvelle fois le gouvernement de veiller à ce que le gouvernement provincial prenne,
en consultation avec les partenaires sociaux concernés, des mesures pour créer des
mécanismes de compensation tels que des procédures d’arbitrage indépendantes et
impartiales liant toutes les parties concernées lorsqu’elles ne parviennent pas à
conclure une convention collective.