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Human Resources Development Convention, 1975 (No. 142) - Kyrgyzstan (RATIFICATION: 1992)

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Article 1 de la convention. Adoption et développement de politiques en matière d’éducation et de formation. La commission prend note de l’adoption de la Stratégie du développement de l’éducation de la République du Kirghizistan pour 2012-2020 (EDS 2020), qui vise à améliorer la qualité de l’éducation au Kirghizistan, en conformité avec le niveau du développement social, politique et économique du pays. L’EDS 2020 a pour but de veiller à ce que le système éducatif assure aux citoyens les connaissances et les qualifications nécessaires pour leur permettre de réussir dans la vie et sur le marché du travail. C’est ainsi que l’EDS 2020 cherche parmi ses objectifs clés à: assurer la couverture de la majorité des enfants d’âge préscolaire par les programmes de développement et la formation; garantir à chacun l’accès à l’enseignement de base général et secondaire de grande qualité, indépendamment notamment de son âge, de son sexe, de son ascendance ethnique et religieuse, de sa résidence, de son développement intellectuel et physique, de son statut socio-économique; développer ses qualifications professionnelles en fonction des exigences du marché du travail et des besoins de la population; créer les conditions de l’apprentissage continu tout au long de la vie; développer les partenariats sociaux à tous les niveaux du système éducatif; promouvoir la participation des employeurs au processus éducatif; établir un système de crédits pour les matières de l’enseignement afin de faciliter la flexibilité et la mobilité des étudiants, leur permettant ainsi de combiner travail et études dans les institutions de l’enseignement supérieur (conformément aux dispositions des accords de Bologne et de Lisbonne); préserver la diversité culturelle et linguistique et la tolérance dans les environnements éducatifs multilingues; élaborer un système stratégique de planification et de gestion dans le secteur éducatif basé sur la collecte de données et les techniques d’analyse, notamment des données statistiques ventilées par sexe; et lancer un système de contrôle et d’évaluation pour améliorer systématiquement le système éducatif. L’EDS 2020 prévoit l’élaboration d’une politique nationale de l’éducation dans le but de fournir un cadre pour l’application des mesures nécessaires à la réalisation de ces objectifs. À cet égard, la commission se réfère à ce propos à ses commentaires sur l’application de la convention (no 122) sur la politique de l’emploi, 1964, dans lesquels elle note que «la Stratégie nationale de développement de la République du Kirghizistan pour 2018-2040» et le «Programme de Développement à moyen terme de la République du Kirghizistan pour la période 2018-2022: Unité, Confiance, Création» prévoient l’adoption de mesures pour veiller à ce que chaque citoyen ait accès à un enseignement de qualité et que le système éducatif permette aux individus de réaliser leur potentiel, en leur fournissant les connaissances et les compétences pratiques nécessaires. C’est ainsi par exemple que la Stratégie de développement 2018-2040 prévoit l’adoption de mesures pour: assurer l’accès de tous à l’enseignement préscolaire et scolaire; améliorer la qualité de la formation professionnelle en fonction des demandes du marché du travail; et établir un système de développement continu. Enfin, la commission note, d’après l’indication du gouvernement, que celui-ci a l’intention d’élaborer «une Stratégie du développement de l’éducation pour 2021-2030». Par ailleurs, un groupe de travail interservices a été mis en place pour l’élaboration d’un «Plan stratégique pour l’enseignement et la formation techniques et professionnels pour 2021-2025.» La commission prie le gouvernement de communiquer des informations détaillées actualisées sur la nature, la portée et l’impact des politiques et programmes adoptés et mis en œuvre concernant l’enseignement et la formation professionnelle, ainsi que sur la manière dont ces politiques et programmes contribuent à la réalisation des objectifs de la convention. Elle prie aussi le gouvernement de transmettre des extraits de rapports, d’études et d’enquêtes, ainsi que des informations statistiques, et autres documents relatifs à de tels programmes et politiques. Elle prie aussi le gouvernement de fournir des informations sur le progrès réalisé dans l’élaboration et l’adoption d’une politique nationale de l’éducation, de la «Stratégie du développement de l’éducation pour 2021-2030», et du «Plan stratégique pour l’enseignement et la formation techniques et professionnels pour 2021-2025»; et d’en transmettre copies une fois qu’ils seront adoptés.
Article 2. Élaboration d’un système de formation professionnelle. La commission note que, au moment de l’adoption de l’EDS 2020, le système de l’enseignement et de la formation techniques et professionnels (TVET) se composait de 110 écoles professionnelles situées dans différentes régions (63 dans les zones rurales et 47 dans les zones urbaines) y compris dans les zones reculées. Les programmes d’enseignement suivants étaient mis en œuvre dans le cadre du système TVET: enseignement professionnel primaire, enseignement secondaire général, et enseignement secondaire professionnel. La commission note néanmoins que, selon l’EDS 2020, le système TVET ne répondait pas pleinement aux conditions modernes liées au développement social et économique du pays et aux besoins du marché du travail, notamment dans les zones rurales. Selon l’EDS 2020, cela avait pour effet de réduire l’attractivité du système TVET aussi bien en tant que fournisseur de services éducatifs pour les jeunes qu’en tant que partenaire pour les représentants du secteur des entreprises. L’EDS 2020 a mis l’accent à ce propos sur les problèmes principaux auxquels étaient confrontés en ce moment les systèmes d’enseignement et de formation primaires et techniques – professionnels. Tout d’abord, les cours proposés n’étaient pas liés aux besoins actuels du marché du travail. Ensuite, la plupart des enseignants dans ces systèmes n’étaient pas à jour en ce qui concerne les développements technologiques dans leurs domaines de spécialisation. Enfin, il n’existait pas de mécanisme national destiné à associer les secteurs industriels et les partenaires sociaux à l’élaboration, à la mise en œuvre et au contrôle de la politique. Les institutions de l’enseignement et de la formation ne possédaient pas l’autonomie suffisante pour répondre de manière flexible aux changements sur le marché du travail, et le statut social de la formation professionnelle est de loin inférieur à celui des institutions de l’enseignement supérieur. Dans ce contexte, l’EDS 2020 prévoyait l’adoption d’une série de mesures en vue d’améliorer la qualité et la pertinence de la formation en accord avec les besoins du marché du travail, de l’économie et de la société dans son ensemble; de faciliter l’accès au système TVET; de renforcer le rôle des partenaires sociaux; d’élaborer un Cadre national de qualifications (NQF) pour les domaines prioritaires de l’enseignement et de la formation professionnels; de promouvoir la participation des employeurs au processus d’évaluation des qualifications des étudiants; et de rendre le système TVET plus attractif afin d’attirer toutes les catégories de la population. Par ailleurs, la commission prend note de la mise en œuvre depuis juillet 2013 du second Projet de développement de l’enseignement et des compétences professionnels (VESD II), financé par la Banque asiatique de développement (ADB) et l’Agence pour l’enseignement et la formation professionnels (AVET). Le VESD II vise à améliorer la qualité, la pertinence et l’efficacité du système TVET ainsi que l’égalité d’accès à ce système grâce à la modernisation de la méthodologie de la formation, du cadre de l’enseignement et de l’apprentissage, et de la fourniture de la formation. Le VESD II envisage à ce propos l’adoption de mesures pour: rendre le système TVET plus adapté aux besoins du marché du travail; préparer des ouvriers qualifiés, des techniciens et un personnel de niveau intermédiaire; et promouvoir l’introduction de réformes dans le système de l’enseignement et de la formation professionnels. En outre, la commission prend note de l’application entre décembre 2016 et novembre 2019 de la seconde phase du projet «Stratégie de formation G20: un partenariat entre l’OIT et la Fédération de Russie», qui cherche aussi à renforcer le système TVET. La commission prie le gouvernement de fournir des informations détaillées actualisées sur la nature, la portée et l’impact des mesures prises ou envisagées pour l’élaboration de systèmes ouverts, flexibles et complémentaires d’enseignement général, technique et professionnel, d’orientation pédagogique et professionnelle et de formation professionnelle.
Les femmes dans l’emploi et la formation. La commission note que, dans ses observations finales du 29 novembre 2021, le Comité des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) demande au gouvernement de prendre les mesures nécessaires pour garantir l’accès des filles à l’enseignement primaire et secondaire et pour lutter contre les causes de l’abandon scolaire chez les filles; il s’est aussi déclaré préoccupé par la persistance des stéréotypes dans le système éducatif et le faible taux de scolarisation des filles et des femmes dans les filières d’enseignement non traditionnelles, comme les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques ainsi que les technologies de l’information et des communications. (Document CEDAW/C/KGZ/CO/5, paragraphe 31). La commission prie le gouvernement de fournir des informations détaillées actualisées, et notamment des données statistiques ventilées par sexe, âge et région, sur le nombre de bénéficiaires des programmes d’orientation et de formation professionnelles, la nature de la formation professionnelle assurée, et l’impact d’une telle formation sur l’accès des femmes à un emploi productif, stable et librement choisi. Elle prie aussi le gouvernement de communiquer des informations sur les mesures prises pour assurer l’égalité d’accès pour les filles et les femmes à une orientation et une formation professionnellespertinentes dans tous les secteurs économiques et à tous les niveaux de responsabilité, et sur l’impact de telles mesures sur la capacité des femmes à s’engager dans un éventail le plus large possible d’activités économiques, y compris dans les professions non traditionnelles. Tout en notant que près de 65 pour cent des femmes au Kirghizistan vivent dans les zones rurales, la commission prie aussi le gouvernement de fournir des informations détaillées actualisées sur les projets d’autonomisation économique et de soutien à l’emploi, et notamment sur la formation professionnelle et à l’entrepreneuriat assurée aux femmes dans les zones rurales.
Article 3. Informations disponibles aux fins de l’orientation professionnelle. La commission note que le gouvernement ne fournit pas d’informations en réponse à ses commentaires antérieurs sur l’application de cet article de la convention. En conséquence, la commission réitère sa demande au gouvernement de communiquer des informations sur les mesures spécifiques qui ont été prises pour veiller à ce qu’une information complète et une orientation la plus large possible soient mises à la disposition des enfants, des jeunes et des adultes, y compris des personnes en situation de handicap. Elle réitère aussi sa demande au gouvernement de décrire la nature des informations disponibles en matière d’orientation professionnelle, d’indiquer la manière dont ces informations sont actualisées et de transmettre des exemplaires de la documentation disponible.
Article 4. Apprentissage tout au long de la vie. La commission note, d’après l’EDS 2020, au moment de son adoption, qu’il existait 12 centres d’éducation pour adultes dans tous les oblasts et plus de 1 000 centres à travers le pays autorisés à fournir des programmes d’enseignement non officiels aux adultes. L’EDS 2020 soulignait néanmoins que l’éducation des adultes était confrontée à certains problèmes et notamment à l’absence d’un système de reconversion pour les adultes, particulièrement dans l’enseignement professionnel, qui réponde aux conditions du marché du travail. En outre, l’EDS mentionnait la qualité médiocre de l’enseignement non officiel en raison de l’absence d’un système d’agrément pour les institutions éducatives concernées. Compte tenu de ce qui précède, les domaines prioritaires de l’EDS 2020 comprenaient: l’amélioration de la couverture par l’enseignement de base des personnes qui n’ont jamais eu accès à un tel enseignement ou qui n’ont pas été en mesure de l’achever, en prévoyant un cadre législatif à l’apprentissage tout au long de la vie destiné aux adultes; la mise en place d’un système d’assurance qualité pour l’éducation des adultes; et la création d’un système relatif à la reconnaissance de l’expérience professionnelle et des qualifications. La commission prie le gouvernement de communiquer des informations sur l’impact des mesures prises pour étendre les systèmes de formation professionnelle aux secteurs qui n’étaient pas encore couverts, tels que l’économie informelle, et de veiller à ce que ces systèmes soient adaptés aux besoins changeants des individus tout au long de leur vie professionnelle, ainsi qu’aux besoins spécifiques des personnes occupées dans les différents secteurs de l’activité économique, conformément à cette disposition de la convention et aux orientations établies dans la recommandation (no 195) sur la mise en valeur des ressources humaines, 2004.
Article 5. Collaboration avec les organisations d’employeurs et de travailleurs. La commission note que les représentants des organisations de travailleurs siègent au Comité de contrôle pour soutenir, élaborer et renforcer le système TVET mis en place dans le cadre du programme de développement «Des compétences pour une croissance inclusive» (approuvé par la directive du gouvernement no 251-r du 15 juillet 2018). Le gouvernement ajoute que les représentants des travailleurs sont également membres du groupe de travail technique interservices créé pour élaborer un «Plan stratégique pour l’enseignement et la formation techniques et professionnels pour 2021-2025». La commission prie le gouvernement de communiquer des informations détaillées sur la manière dont il assure la collaboration avec les organisations d’employeurs et de travailleurs ainsi qu’avec d’autres organismes concernés par l’élaboration et la mise en œuvre des politiques et programmes d’orientation professionnelle, et notamment du programme de développement «des compétences pour une croissance inclusive» et du «Plan stratégique pour l’enseignement et la formation techniques et professionnels pour 2021-2025». Le gouvernement est également prié d’indiquer la nature, la portée et l’issue de cette collaboration.
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